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ETUDES CAMEROUNAISES
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24 décembre 2008

AUX DEPUTES DU NORD CAMEROUN

Une ambiance nauséabonde. Une ambiance de règlement de compte plane sur le Cameroun. Quand en toute "bravitude" suicidaire, dans le sud de l'Afrique, dans le Zimbabawe, un homme s'accroche désespèrement au pouvoir, quitte à être le dernier Zimbabwéen débout, au Cameroun un drôle de détricotage s'amorce. Les députés du parti au pouvoir dans la rue pour manisfester contre le régime. Il fallait vivre pour voir cela.  Ils n'ont pas eu  la bonne part. Ils veulent montrer leurs muscules face à un pouvoir qui s'accroche contre vents et marées. Un pouvoir qui persiste dans la culture de la médiocrité. Cette interpellation du journaliste et acteur social illustre parfaitement la décrépitude de l'outil étatique.

Je vais  orienter la réflexion de ce dernier article de l’année 2008 dans trois directions

1- l’attitude des députés du peuple

2- les détournements de biens du peuple

3- une prise de position claire sur les perspectives évolutives de notre pays. Ce que le peuple attend des députés

Une information relayée par la presse et bien recoupée par nos soins fait état de ce qEloundoujosephue les députés nordistes ont décidé de tout boycotter si l’on ne donnait pas la priorité du recrutement aux étudiants de cette partie du territoire national. Le pouvoir a tremblé et comme chaque fois que « son pouvoir » est ébranlé, le Chef de l’Etat a réagi avec une inhabituelle célérité. Les instructions auraient donc été immédiatement données pour que tous les dossiers des « nordistes » soient retenus. Des indiscrétions disent d’ailleurs  que « Paul BIYA » pilotait personnellement le dossier.

Ça va encore durer combien de temps ce chantage politique exercé par certains compatriotes ? Est-il possible de continuer à vivre ensemble dans ces conditions ? Il me souvient que dans les années 70, nous étions Sali DAIROU et moi  élèves au lycée technique de Douala. Il se rappelle que tout lui était gratuit. Il avait un billet d’avion aller/retour. Il était automatiquement admis à l’internat qu’il ne payait pas, y compris la restauration. Il disposait d’une bourse. Moi je me débrouillais au quartier. Nous nous souvenons que nous avions un camarade fort brillant, nommé TASSIOBE Lucas originaire du Grand- nord. Il était major en série E. C’était un génie. Qu’est-il devenu ?

Sali est entré à l’ENAM par le biais des mêmes privilèges ; puis après un itinéraire administratif  bien huilé, il est passé  Ministre. Plus de trois décennies plus tard, Sali, tu continues de penser que ton fils doit bénéficier des mêmes privilèges que toi et le mien connaître les mêmes déboires que moi ? Ce n’est pas sérieux.

Je voudrais que tu te souviennes que cette politique partisane n’a pas été favorable au septentrion. La raison principale en est que pour le père de cette approche, de gestion des ressources humaines, l’objectif n’était pas le développement du grand nord. Il s’agissait d’avantage d’actes politiques ponctuels.  Amadou Ahidjo n’a pas beaucoup pensé à l’ avenir dans ce secteur, comme son successeur d’ailleurs. Il a orienté le recrutement des ressortissants du grand nord vers l’armée et l’administration. Les autres corps de métier ayant été abandonnés aux sudistes. Il me souvient d’ailleurs qu’à cette époque lorsqu’on voulait punir un fonctionnaire on l’affectait dans le nord. C’est exactement au même jeu que vous vous livrez en ce moment.

Vous faites du populisme et du clientélismeclientélisme. Ça ne rendra service ni aux jeunes camerounais originaires des régions septentrionales ni au Cameroun.  Imaginez que les enseignants qui sont majoritairement du sud décident de ne pas enseigner les enfants du grand Nord. Ou encore que les députés du Grand Sud mettent la pression pour que les jeunes du sud soient prioritaires dans les institutions de formation du Sud ?

Retenez en tant que député du peuple que le Cameroun n’est qu’un hameau du village planétaire et que pour gagner les rudes batailles à venir que nous impose la mondialisation /globalisation nous devons disposer d’une élite compétente, voire compétitive. Nous devons envoyer les meilleurs dans ces combats. J’ai parlé de TASSIOBE qui, bien qu’originaire du grand nord, ce génie des mathématiques a sombré dans l’oubli d’une politique tribaliste voire clanique, qualifié pompeusement d’équilibre régionale. L’idéal si on veut vraiment appliquer cette politique c’est de fixer des quotas et d’effectuer les concours le même jour dans chacune des régions du pays, de corriger le même jour et publier les résultats suivant le mérite. Si chaque député doit confectionner ses listes, à quoi cela sert-il de faire des concours ou des études de dossiers ?

Au mois de janvier 2008, des partis politiques, des associations et des syndicats décidés à combattre la modification de la constitution, m’avaient confié la tête d’un mouvement dénommé la Coordination pour la Défense de la  Démocratie et de la Constitutionnalité (C2DC). J’ai eu l’opportunité d’entrer en contact avec les réalités du grand nord. J’ai eu à dénoncer publiquement les comportements obscurantistes des élites « du grand nord » y compris la mégalomanie de certaines.

C’était lors d’une communication à Garoua sur invitation  de mon ami ABOUBAKARABOUBAKAR Ousmane MEY, président de l’association Justice Plus. Il lancé à l’époque une action pour le retour de la dépouille du premier chef d’Etat camerounais. J’étais pour le retour officiel des restes d’Amadou Ahidjo, à condition qu’ils soient inhumés à Yaoundé capitale du pays. Qu’un mausolée soit instauré pour tous nos héros. Qu’il fasse partie du patrimoine national et non nordiste.  Sinon cela restera « une affaire de famille ».

J’avais également déploré le fait que le « grand nord » soit coupé du grand Sud. Cameroon Tribune arrive à KOUSSERI dans le meilleur des cas 72 heures après. Il n’existe pas de radio privée pas d’université privée. Et pourtant ce n’est pas l’argent qui manque à cette élite qui a d’ailleurs bénéficié d’avantages énormes. Qui a obtenu des crédits sans garanti et souvent sans remboursement.  Allez à NGAOUNDERE vous y trouverez certainement l’un des palais les plus somptueux d’Afrique. On parle de plus de 11 milliards enterrés ici. Pourquoi ne pas faire comme les SIANTOU, NDI SAMBA, KAPTUE ? Pour ne citer que ceux-là ? Dans le « grand nord » il existe des problèmes spécifiques qui intéressent peu nos députés. Nous y sommes encore à l’époque médiévale avec l’omniprésence et l’omnipuissance des  lamidats. La pratique de l’asservissement et de l’esclavage y est présente et permanente.

Quelques enseignements sont à tirer

Les députés d’une manière générale ne savent pas ce que le peuple attend d’eux. L’unité tribale affichée face à la question du recrutement à l’école normale de Maroua jette de graves soupçons sur la capacité de notre parlement à défendre les intérêts nationaux. Les jeunes de toutes les régions du pays sont confrontés aux mêmes réalités quotidiennes. Il y a donc là la démonstration de la légendaire « solidarité nordiste », tout parti politique confondu. Face à la question des tracteurs destinés aux organisations paysannes et détournés par les membres du gouvernement et assimilés on ne les a pas entendu.

Nous savons maintenant que les députés sont bien capables d’infléchir les actions du Gouvernement et de l’Exécutif. Ils sont restés indifférents à la revendication principale du peuple qui est le retour des fonds déposés dans les banques étrangères par les détourneurs.  Ce sont les complices de l’action gouvernementale.

L’empressement avec lequel le président de la république a réagi montre qu’il voudrait encore se présenter pour 2011. Sinon cette pression n’aurait aucun effet sur lui. En effet voici le message de Sali DAIROU au chef de l’Etat : « M. le président, allez dire au Président de la République que nous adhérons à sa politique. Nous l’avons soutenu hier et nous le soutiendrons encore demain. D’ailleurs il est notre candidat en 2011. Mais nous ne pouvons pas cautionner cette politique de marginalisation et d’exclusion que certains membres du gouvernement sont entrain de mener vis-à-vis du Grand- nord ». Et Paul BIYA a cédé à ce chantage politique abject. Mon cher Sali tu sais bien que Paul BIYA ne peut plus tenir longtemps. Lorsque nous serons en face, personnes de même génération, sur quel clavier joueras tu ? Ce petit chantage qui ne profite qu’au petit groupe que vous constituer  va encore durer combien de temps ? Pensez-vous à bâtir une nation ?

      Il est bon que l’on se dise la vérité. Quelles que soient nos origines culturelles nous sommes d’abord camerounais. Nous n’accepterons pas que notre beau pays affiche un jour le spectacle désolant qu’offre la plupart des républiquettes africaines, gouvernées par des roitelets au profil républicains douteux. Appuyés généralement par une élite clientéliste et bassement tribale. Des prédateurs vivant sur la dépouille des peuples paupérisés et volontairement maintenus dans l’obscurité. Ils ne transformeront pas notre pays en un champs de batailles ou de guerre tribalo/ethniques meurtrières telles que nous les observons dans la sous région. Nous combattrons jusqu’au dernier souffle cette élite, s’adonnant avec un cynisme satanique au détournement des richesses du peuple.

Pillages qui se répercutent avec une violence inouïe sur les conditions de vie des citoyens : chômage massif des jeunes toutes origines confondues, inexistence d’un système de santé cohérent, incapable d’endiguer le paludisme. Ne parlons pas des autres endémies et pandémies qui sont en balade de santé chez nous. Déficit chronique de l’habitat décent (plus de trois millions de logements). Cette situation déjà catastrophique est doublée ces deux dernières années par  le déguerpissement sauvage des populations. Sans souci de leur recasement. Une insécurité alimentaire grandissante, du fait d’un manque de vision dans l’approche stratégique de lutte contre la crise alimentaire ; mais aussi et surtout du fait d’une corruption quasi institutionnelle qui sévit au MINADER.

  Stratégie de corruption

Elle consiste en fait à mettre tout le monde dans « le coup ». Y compris le chef de l’Etat. On se souvient qu’il y a environ deux décennies, le chef de l’Etat, face à la pression des musulmans, avait du renoncer publiquement à une parcelle que l’on lui avait fourgué à l’époque. C’est la stratégie de compromission.

Ainsi, INGWAT II aurait planté 200 hectares de palmier à huile à MVOMEKA. Pour le suivi des plantations du Chef de l’Etat on n’a pas trouvé mieux que d’y affecter le directeur général du CENEMA, entreprise stratégique de promotion de l’outil agricole. Celui-ci sera viré pour mauvaise gestion semble-t-il mais maintenu à la tête de l’institution. Le résultat est là. Le CENEEMA est absent de la stratégie agricole. Apparemment l’homme est fatigué, physiquement diminué. Dans la même veine, des dons japonais en camions, auraient été orientés à MVOMEKA. Le Président le sait-il ? Cette stratégie consiste, à exhiber  « le don » au supérieur hiérarchique comme un passeport  pour le laisser aller. Souvenons – nous d’ONDO NDONG et la fondation Chantal BIYA ou encore SIYAM SIWE et les campagnes RDPC. 

Nous ne nous tairons pas. Nous n’admettrons jamais que le tribalisme, le népotisme ou l’appartenance à quelque secte soit les repères de l’excellence et/ou de la compétence. Je vous souhaite joyeuses fêtes de noël et de nouvel an. Nos vœux de Santé, de prospérité et que Dieu bénisse le Cameroun.

Joseph Marie ELOUNDOU. Journaliste Acteur Social

Un autre outil stratégique de sécurité alimentaire connaît une inertie scandaleuse. C’est l’office céréalier. Veut-on vraiment combattre la crise alimentaire ?  La question qui reste lancinante est celle de savoir si le Président veut vraiment être le promoteur de la démocratie et de la prospérité. Si oui comment expliquer que lorsque la société civile manifeste et revendique pour que des tracteurs détournés par des personnalités bien connues soient remis au peuple, que les leaders de cette société civile soient mis aux arrêts tandis que les coupables ne courent aucun risque. 

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