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ETUDES CAMEROUNAISES
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10 juin 2009

BIYITI BI ESSAM Le chien qui attrape son gibier par la queue

[…] Augustin Kontchou Kouomegni avait des gros yeux pour effrayer ses vis-à-vis ; Jean Pierre Biyiti Bi Essam a des belles lunettes et du bon français vif truffé des phrases assassines. Si l’actuel ministre de la Communication était une femme, son alter ego dans l’histoire serait Marie Antoinette de ce regretté roi de la révolution française. Vous menez une enquête sur le terrain et rapportez des nouvelles, comme mon collègue Denis Nkwebo en avait fait à Bakassi, et le publiez sans laisser quelque élément au «frigo», le justicier Biyiti bi Essam vous condamne. Un pouvoir mal élu décide de modifier une Constitution aussi mal adoptée et que les populations veulent débattre sur cette modification, «son excellence» Biyiti bi Essam sort son « arrêté » pour suspendre tout organe qui s’intéresse à ce débat suivi d’interdiction de toute manifestation contre la modification. Pour lui, la presse doit cesser d’être la sentinelle pour le peuple mais servir les ambitions étroites des politiciens.

Yves Michel Fotso se sent mal à l’aise du fait que les informations qui circulent à son sujet sont inexactes et sollicite des espaces dans les médias pour donner sa version des faits, le procureur Biyiti bi Essam sort pour crier haro sur le baudet: le fils du milliardaire de Bandjoun est en train d’obstruer la procédure judiciaire et les journalistes qui relaient ses propos sont passibles de procès. Mais quand ce même Biyiti bi Essam, sous enquête policière pour ce qu’on appelle en anglais «misappropriation» des fonds publics, est interviewé pour donner sa version des faits, les journalistes font bien leur travail.Donc, au Cameroun, en ce moment tout journaliste qui voudrait pratiquer en toute quiétude devra s’assurer qu’il ne fera rien que de la communication institutionnelle. Toujours interviewer le ministre de la Communication. Et ensuite, il devra s’assurer qu’il ne commettrait pas des fautes en français […] Jean Pierre Biyiti bi Essam ne blague pas avec ceux qui ne maîtrisent pas la langue maternelle du Cameroun: le français. Ce qui amuse un peu dans le papier du ministre de la Communication, c’est cette allégation qu’il ferait acheter les Dictionnaires lors des prochaines «dotations à la presse». Autant que je me souvienne, j’ai entendu Pius Njawe affirmer haut et fort que ce qu’on appelle «aide à la communication privée» n’était pas la façon la plus appropriée d’aider la presse camerounaise. Il avait donc dit qu’il n’allait pas s’associer à une sorte de détournement de deniers publics. Alors, cette intention d’offrir un dictionnaire était-elle une sorte de moquerie à l’encontre de l’indépendance du promoteur du Messager? Tir loupé donc.

De quoi le ministre de la communication a-t-il peur?

Formé en journalisme, il sait très bien que la presse ne peut pas renverser un gouvernement comme celui du Cameroun mais peut, à la longue, à travers les articles fouillés comme elle en fait depuis un certain temps, le délégitimer. Célestin Ngoa Balla doit être en train de manger des bons «Hot Dogs» là où il est au pays de Barack Obama, sinon il serait dans une chambre de détention s’il était au Cameroun en ce moment. Et quand Jean Pierre Biyiti Bi Essam s’offusque de l’utilisation de certains termes par Ngoa Balla il se baserait sur les normes déontologiques qui ne collent pas à ce cas précis. Pour sa gouverne, il doit se rappeler que Chantal Biya est la première dame du Cameroun. Donc son image rejaillit sur tout le pays. Paris Hilton est une star de la vie mondaine, celle même qui a un site où elle pose nue. Que la première dame Camerounaise fasse une «bicycle salute» à Paris Hilton comme celui que Monseigneur Desmond Tutu avait fait au président Biya (chose vue à la télé), il n’y a pas de problème. Ensuite, inviter Paris Hilton au Cameroun? Pourquoi faire? Montrer à nos filles de visu comment on pose nu pour devenir une star? Qui va payer cette note là Jean Pierre Biyiti bi Essam? Que cette pute est célèbre, certes. Mais Osama Bin Ladin est célèbre […] Si Biyiti Bi Essam n’avait pas perçu le sens de la célébrité de Paris Hilton que les républicains voulaient coller à Obama, donc notre ministre-spécialiste du français est ce personnage du livre Le Vieux Nègre et la Médaille de Ferdinand Léopold Oyono. Si Biyiti Bi Essam est fier de cette photo, il est certain qu’il traîne les casseroles de l’argent de la couverture de l’arrivée du Pape au Cameroun. Et c’est Alain Blaise Batongue qui après l’avoir rencontré posa cette question sibylline: «l’homme traqué?» Les Journalistes devront donc continuer à enquêter et étaler sur comment cette somme de sept cent soixante dix millions a été dépensée par le Mincom. C’est l’argent de tous les Camerounais, même si on nous parle «d’une dotation de la présidence de la République». Comme si le président de République était un homme d’affaires qui a des sociétés propres et peut prendre de l’argent là-bas pour en faire des dotations. Et quand Jean Pierre Biyiti Bi Essam accuse «ceux qui ont choisi l’ignoble commerce de vendre à l’encan leur pays contre… un passeport, une carte de séjour», je me demande si le Mincom n’est pas ce chien qui attrape son gibier par la queue?

Pour la petite histoire, j’étais au Danemark en septembre 2007 et avais rencontré une journaliste du quotidien Politiken. Quand celle-ci a su que j’étais un journaliste camerounais, elle m’a approché. Sa toute première question était celle de savoir «comment fonctionne le pays de Roger Milla (ah oui notre trésor, Milla) avec deux Constitutions». Quand je lui avais dit que le Cameroun n’avait qu’une seule Constitution elle me dit sèchement que nous avons une de 1972 et l’autre de 1996. S’en est alors suivi une invitation à leur conférence de rédaction le lendemain. Elle sort donc son portable pour informer sa hiérarchie qu’il y a un journaliste du Cameroun qu’elle invitait pour la conférence de rédaction du lendemain. Je l’avais arrêté net en lui faisant savoir que je ne connaissais rien en droit et ne pouvais aborder des questions sur la Constitution. Elle me fait comprendre qu’on abordera d’autres sujets mais je tiens ferme. Au fait entre Jean Pierre Biyiti bi Essam à qui le ministre des Finances informe qu’il lui envoie plus de 700 millions de Fcfa – facile à détourner – (Essimi Menye ne pouvait pas envoyer cet argent sans l’en informer au téléphone) et il n’objecte pas pour préférer la monnaie fiduciaire et Joe La Conscience qui chercherait un visa pour fuir parce qu’il ne peut pas manifester son mécontentement au Cameroun, qui vend le pays à l’encan? Quand le ministre de la Communication affirme qu’il a reçu des centaines de millions en espèces et a appelé Crtv, Camtel et Sopecam pour venir décharger leur part, quelle est l’image qu’il veut donner au Cameroun de Roger Albert Milla? Et quand un ministre agrégé des universités comme Maurice Kamto se fait battre par le candidat d’un Etat « néant » comme la Somalie, ou un autre agrégé, Joseph Owona fait suspendre le Cameroun par la Fifa (sous prétexte d’administrer un cours de droit comme l’avait écrit Jacque Blaise Mvié dans la Nouvelle Expression) en refusant de respecter les textes ratifiés par le Cameroun, qui vend le pays à l’encan? On peut encore se demander que quand Jacques Fame Ndongo (il était directeur de l’Esstic) déclare qu’on pouvait chasser tous les anglophones de la Crtv et il en formerait 100 et que le même Fame Ndongo (ministre) fasse admettre ceux qui n’ont pas concouru à la faculté de médicine de Buéa, dis-moi Jean Pierre Biyiti bi Essam , où va le pays de Roger Albert Milla? Quand pour une réunion du Commonwealth au Nigeria, le ministre camerounais arrive en retard sans que son vis-à-vis Nigérian en soit informé ou que les dirigeants du Cameroun fassent promener leurs enfants dans le monde en période de classe, c’est quelle image qui est écornée?

Le ministre de la Communication avait posé de surcroît une question professionnelle à Pius Njawe. La question semble ne pas avoir du sens quand on sait que la vraie presse est anti-establishment. Comme l’avait établi Lord Northcliffe, le fondateur de la Fleet Street Londonien (siège de la plupart des journaux britanniques) «le peuple croit qu’il est mal gouverné et il faut un bon journaliste pour lui fournir des informations lui permettant de jouir pleinement de sa citoyenneté le moment venu». C’est ce que Njawe fait avec son journal même si des fois certains des ses journalistes enfreignent cette règle. C’est ce qui arrive presque partout. On a vu Janvier Mvoto Obounou attribuer, dans Cameroon Tribune, ceci à un soi-disant habitant de Bamenda quand Paul y était en 1990: «Paul Biya na some man». En Français vous dites «Paul Biya, c’est vraiment quelqu’un». Je suis originaire de la zone et ne reconnais ce genre de langage étranger chez nous. Si quelqu’un de Bamenda (en dehors de Mvoto Obounou lui-même ou un agent du Cener) aurait tenu des propos pareils, il aurait dit «Paul Biya na man ou Paul Biya na popo man». Il ne me souvient pas avoir entendu Jan Pierre Biyiti bi Essam dire à Janvier Mvoto Obounou qui est un de ses directeurs d’aller au recyclage journalistique se pouvoir en pidgin de Bamenda afin de rendre ses reportages fidèles. Non, le langage du ministre de la Communication est devenu vague au point d’être dénué de sens, et dénué de sens au point de devenir menaçant. C’est cela qu’il faut craindre. Cela relevé, je poserai cette question patriotique à M. le ministre de la Communication du Cameroun Jean Pierre Biyiti bi Essam. Pourquoi le régime au pouvoir a-t-il choisi de sacrifier le développement du pays à travers l’absence d’un programme clair, pour l’enrichissement individuel et l’achat de consciences? Regardez le nombre d’immeubles construites par les dignitaires du régime et ses fonctionnaires. Mon père avait un chien appelé Mark. Un jour on est parti à la chasse et on a croisé un hérisson que Mark a poursuivi. L’animal a voulu grimper sur un arbre puisque Mark était proche de l’attraper. Au lieu d’attendre que je vienne le tuer avec ma fronde, voilà Mark qui saute et attrape le hérisson par la queue et le gibier lui administra une morsure sur le nez, forçant Mark à le lâcher. Et le hérisson disparut dans la forêt, me laissant avec Mark qui avait une grosse blessure sur le nez. Si M. Biyiti Bi Essam avait suivi Njawé sur une télé locale parlant du rédacteur en Chef du Sowetan et Nelson Mandela, il aurait appris comment gérer les informations négatives contre son gouvernement. Comment le faire quand on est sous pilotage automatique et que le seul programme politique est de manger? God Bless Cameroon !

Par Aaron AGIEN NYANGKWE* Le 05-06-2009(Nyangkweagien@gmail.com )Journaliste-Cartographe de l’Incidence

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