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ETUDES CAMEROUNAISES
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2 janvier 2008

26e MESSAGE DU PRESIDENT PAUL BIYA AU CAMEROUNAIS

Message du Président de la République à la Nation

Camerounaises, Camerounais, Mes Chers compatriotes

Avant de faire avec vous un rapide survol des événements de l’année écoulée, je crois indispensable de revenir sur le drame qui s’est déroulé à BAKASSI il y a quelques semaines et qui a causé la mort de 21 de nos soldats et fait de nombreux blessés. J’ai partagé l’émotion qui a saisi tous les Camerounais et, comme vous tous, éprouvé la plus grande compassion pour les familles des victimes. Mais on ne peut ressentir aussi que de l’indignation devant cette attaque par des éléments non identifiés contre nos soldats. Toute la lumière doit être faite sur ce qui s’est passé à BAKASSI. Les autorités nigérianes nous ont assuré qu’elles n’avaient aucune responsabilité dans ce drame. Elles ont dépêché à Yaoundé un Ministre d’Etat pour nous faire part de leurs condoléances et de leur attachement à l’accord de GREENTREE sur l’application de l’arrêt de la Cour Internationale de Justice concernant BAKASSI. Des enquêtes sont en cours du côté nigérian et du côté camerounais. Je veux croire qu’elles feront apparaître la vérité sur ces actes odieux dont les coupables doivent être punis. En attendant, des précautions ont été prises pour qu’ils ne puissent plus se reproduire. La nation sait pouvoir compter sur son armée.

La remise en ordre des finances

Mes Chers compatriotes, L’année 2007 a été en quelque sorte une année de transition. Entre une période de remise en ordre de nos finances publiques et de consolidation de nos institutions et une période qui, nous l’espérons tous, sera celle d’une vigoureuse relance de la croissance économique et de l’amélioration des conditions de vie de notre population. Ceci ne veut évidemment pas dire que rien n’a été fait au cours des douze derniers mois. Vous en avez été les témoins. La gestion du budget de l’Etat s’est considérablement améliorée. Les institutions financières internationales nous en ont donné acte. Ces avancées ainsi que les fonds libérés par les annulations de dette nous ont permis d’investir dans les secteurs sociaux. Le secteur de l’éducation en a été un des principaux bénéficiaires. Des centaines de nouveaux établissements scolaires ont été ouverts. De nouvelles facultés ont été créées dans nos universités. Des enseignants ont été recrutés en grand nombre à tous les niveaux. Le secteur de la santé n’a pas été laissé de côté. La couverture médicale du pays a été étendue. La lutte contre le paludisme, la tuberculose et le sida s’est poursuivie et la mise à disposition de médicaments aux hôpitaux et centres de santé publics ne s’est pas ralentie. D’autre part, un effort particulier a été fait pour réhabiliter nos infrastructures défaillantes ou en créer de nouvelles, notamment dans les secteurs routiers et de l’assainissement urbain. Des dispositions ont également été prises pour défendre le pouvoir d’achat. C’est ainsi que des avances de solde ont été consenties aux agents de l’Etat et des mesures arrêtées pour lutter contre la hausse des prix, soit en s’attaquant à la spéculation, soit en défiscalisant certains produits de première nécessité, soit même en libéralisant certaines importations. Sur le front de l’insécurité, des moyens supplémentaires ont été affectés aux forces de l’ordre qui ont mis en place des dispositifs dissuasifs. Les résultats de ces différentes actions ont pu être constatés sur le terrain par chacun d’entre vous. Je suis le premier à reconnaître que ces actions ne règlent pas tous les problèmes mais elles montrent en tout cas notre détermination à poursuivre nos efforts pour améliorer le quotidien des camerounais et leur assurer de meilleures chances pour l’avenir.

La démocratie est mon credo

Par ailleurs, comme vous le savez, mon principal souci, depuis près d’une vingtaine d’années, a été de faire évoluer nos institutions vers une démocratie moderne adaptée à l’état actuel de notre société et conforme aux standards internationaux. Sur ce plan, peu à peu, nous progressons.

Dans la période la plus récente, l’Assemblée Nationale a adopté les lois sur la Décentralisation qui permettront aux Camerounais de participer plus directement à la gestion des affaires publiques. Les décrets d’application sont prêts et pourront prochainement être mis en œuvre. Je ne saurais trop insister sur l’importance des changements à venir. Il nous restera alors pour compléter ce dispositif à mettre en place le Sénat qui représentera au niveau national les collectivités territoriales décentralisées.

Enfin, nous donnerons sa forme définitive au Conseil Constitutionnel. Les élections législatives et municipales de juillet et septembre derniers nous ont donné l’occasion de mesurer le progrès de notre processus de démocratisation. Quelques dysfonctionnements exceptés, ces scrutins se sont déroulés dans le calme et la transparence. La majorité des observateurs l’a reconnu. Les électeurs ont envoyé à l’Assemblée Nationale et dans les conseils municipaux des majorités fortes et homogènes. Elles permettront, au niveau national et communal, de mettre en œuvre des politiques de développement conformes à l’intérêt général et aux besoins locaux. Néanmoins, nous continuerons à perfectionner notre système électoral pour qu’il ne donne pas lieu à contestation et qu’il favorise une meilleure participation.

La constitution doit être adaptée

Toujours sur le plan du fonctionnement de nos institutions, je ne saurais passer sous silence un problème qui a été soulevé par des journalistes lors de mon récent séjour à paris et qui, je ne l’ignorais pas, faisait l’objet de spéculations au Cameroun depuis plusieurs mois. Je veux parler d’une éventuelle révision de notre constitution et en particulier du paragraphe 2 de l’article 6 qui prévoit que « le Président de la République est élu pour un mandat de sept ans renouvelable une fois ».

Bien que la prochaine élection présidentielle ne doive avoir lieu qu’en 2011, il est normal et même encourageant que les camerounais s’intéressent à ce problème puisque c’est de l’avenir de leurs institutions qu’il s’agit. De toutes nos provinces, de nombreux appels favorables à une révision me parviennent. Je n’y suis évidemment pas insensible. De fait, les arguments ne manquent pas qui militent en faveur d’une révision, notamment de l’article 6. Celui-ci apporte en effet une limitation à la volonté populaire, limitation qui s’accorde mal avec l’idée même de choix démocratique. J’ajoute qu’en soi une révision constitutionnelle n’a rien d’anormal. Notre Loi Fondamentale actuelle (qui est elle-même la résultante d’une révision de notre constitution de 1972) comporte des procédures de révision. Celles-ci permettent, si nécessaire, une adaptation du texte à l’évolution de notre société politique. Elles sont par ailleurs de portée générale et ne concernent qui que ce soit en particulier. Nous allons donc, dans cet esprit, réexaminer les dispositions de notre constitution qui mériteraient d’être harmonisées avec les avancées récentes de notre système démocratique afin de répondre aux attentes de la grande majorité de notre population. Naturellement, ce travail ne nous détournera pas des multiples tâches qui nous attendent dans les mois à venir. Parmi celles-ci, la relance de la croissance tient le premier rang. Je l’ai réaffirmé lors du dernier Conseil Ministériel. Au risque de me répéter, je dirai à nouveau qu’elle est la clef de la plupart de nos problèmes. Selon les statistiques, elle a été de 3,5 % en 2006 ; elle sera probablement de 4,1 en 2007 et les prévisions la situent à 4,5 % en 2008. ce n’est pas mal mais ce n’est pas suffisant pour assurer un véritable décollage de notre économie. C’est la raison pour laquelle j’ai prescrit au gouvernement de hâter le lancement des grands projets agricoles et industriels dont j’ai maintes fois énoncé la liste. Nous ne pouvons plus attendre que les dossiers passent d’ateliers en séminaires, de séminaires en comités sans résultats visibles.

Secouons l’inertie, levons les obstacles, fixons nous des objectifs, arrêtons des calendriers Aujourd’hui, l’heure est à l’action. Secouons l’inertie, levons les obstacles, fixons nous des objectifs, arrêtons des calendriers et … respectons les. Puisque dans la plupart des cas le secteur privé, national ou étranger, est le partenaire de l’Etat, jetons avec lui les bases d’un véritable partenariat où chacun Jouera son rôle : l’Etat, celui de facilitateur et de régulateur, les entreprises celui d’investisseur et de réalisateur. C’est ainsi que pourront se régler les problèmes concernant la fiscalité, les prix, les investissements, l’énergie, le crédit, etc. et que nous passerons du registre des bonnes intentions à celui des réalisations. A ce point, je dois mentionner un obstacle que nous n’avons pas encore réussi à surmonter. Celui de la fourniture de l’énergie et en particulier celui de l’énergie électrique. Depuis des années, je signale qu’il est indispensable que nous disposions d’un approvisionnement d’électricité suffisant pour assurer notre développement économique, notamment industriel, et répondre à la demande croissante de la population. Or, notre économie continue de souffrir de la pénurie d’énergie et les foyers camerounais connaissent de fréquentes coupures de courant, parfois prolongées. Ces dernières ont provoqué récemment l’exaspération des populations en divers endroits. Si l’on ne peut tolérer que celle-ci dégénère en troubles à l’ordre public, on peut comprendre le mécontentement de nos compatriotes pénalisés dans leur activité professionnelle, leurs études ou tout simplement leurs conditions de vie. Il importe donc que ce problème soit traité avec sérieux et que des solutions soient apportées dès que possible. Dans un pays qui dispose d’un potentiel hydro-électrique important, de gisements de gaz exploitables, il est incompréhensible que l’on souffre d’une telle pénurie. Pourtant des projets de barrages, de centrales électriques existent qui font depuis des années l’objet de négociations. Alors je demande que là aussi on passe à l’action, que les décisions soient prises, que les engagements soient tenus et qu’en cas de carence les conséquences en soient tirées.

Ceci m’amène à vous parler des énergies renouvelables auxquelles il serait utile que nous nous intéressions, en particulier aux bio-carburants et à l’énergie solaire. Je ne verrais que des avantages à ce que nous étudiions la possibilité de développer au Cameroun la production de bio-carburants à partir de certaines productions agricoles résiduelles, comme l’ont fait semble-t-il avec succès certains pays africains. Il serait aussi de notre intérêt d’envisager l’exploitation de l’énergie solaire à laquelle se prête la majeure partie de notre Territoire. Nous économiserons ainsi nos ressources pétrolières, tout en contribuant à la lutte contre le réchauffement de la planète. L’expérience prouve que si la volonté d’entreprendre existe, si les compétences sont réunies et si, bien entendu, les moyens financiers sont disponibles, la réalisation de grands projets devient possible. L’exemple en est donné par le secteur minier. Qu’il s’agisse de la bauxite, du fer, du cobalt, des perspectives considérables s’ouvrent devant nous, avec des retombées intéressantes prévisibles pour l’emploi et les recettes de l’Etat. Et j’observe que l’on peut également en attendre des avancées dans les domaines de l’énergie et des infrastructures.

Le niveau de vie à améliorer

Mes chers compatriotes, Notre seconde priorité, au cours des prochaines années, consistera à multiplier nos efforts pour élever le niveau de vie et améliorer les conditions d’existence de nos populations.

Elever le niveau de vie passe de façon évidente par la relance de la croissance. J’ai indiqué ce qu’il convenait de faire à ce sujet .Mais je suis bien conscient que les effets ne peuvent s’en faire sentir à court terme. J’ai rappelé les initiatives qui ont déjà été prises pour améliorer le pouvoir d’achat. Nous continuerons dans cette voie. Au cours des prochains mois, nous allons voir dans quelle mesure, les marges de manœuvre budgétaires nous permettent d’envisager le relèvement progressif des rémunérations de la fonction publique. Par ailleurs, nous redoublerons d’efforts pour offrir à notre jeunesse les meilleures conditions d’instruction à tous les niveaux. La modernisation et la professionnalisation de notre système éducatif sont sur les rails. J’ai la conviction qu’elles auront à moyen terme des conséquences favorables pour l’emploi des jeunes. De la même manière, nous allons nous efforcer de donner à notre système de santé la capacité de répondre aux besoins réels de la population, en donnant aux formations hospitalières et aux centres de santé les moyens nécessaires en personnel, en matériels et en médicaments. A titre d’exemple, je compte donner instruction au gouvernement de doter nos hôpitaux provinciaux qui n’en sont pas pourvus d’appareils de dialyse et de scanners afin de soulager les malades qui sont actuellement astreints à des déplacements longs et pénibles. A terme, nous devrions aboutir à un dispositif d’assistance médicale qui ne laisserait aucun Camerounais sans soins, quels que soient ses moyens. L’accès à l’eau potable sera étendu. Nous avons dans ce domaine de grands projets dont les financements sont acquis notamment pour Douala et Yaoundé. Mais les autres centres et les zones rurales ne seront pas oubliés.

J’ai dit ce que je pensais des carences concernant l’électricité. Je n’y reviens pas mais sachez que je m’attacherai personnellement à la solution de ce problème. Dans les zones urbaines, nous allons continuer à porter une attention particulière aux problèmes du logement et de la voierie. Dans les zones rurales, c’est surtout aux routes et aux pistes, à la couverture audio-visuelle, bref à tous les moyens qui contribuent au désenclavement que nous consacrerons nos efforts afin de sortir les populations des campagnes de leur isolement administratif, économique, sanitaire et culturel.

J’ai mentionné plus haut ce qui a déjà été fait pour faire reculer l’insécurité. Nous n’en resterons pas là. Car même si dans un pays très étendu comme le nôtre dont les frontières sont poreuses, la tâche est difficile, il n’est pas acceptable que les honnêtes gens vivent dans la crainte pour leurs vies ou pour leurs biens. Une bonne collaboration entre la population et les forces de l’ordre serait probablement de nature à faire avancer les choses. J’ajoute qu’il existe une autre forme d’insécurité sans doute aussi meurtrière que le banditisme. Je veux parler de celle qui chaque année, fait des centaines de morts et de blessés sur nos routes. Il faut savoir que cela n’arrive pas qu’aux autres. Si nos conducteurs adoptaient un comportement responsable, que de malheurs pourraient être évités ! Pour les en contraindre, des instructions seront données aux autorités compétentes afin de faire respecter strictement les règles du code de la route. Enfin, il serait souhaitable que disparaissent au sein de notre société les multiples manifestations d’incivilité, telles que les violences faites aux femmes et aux enfants, le manque de respect aux personnes âgées, la brutalité qui caractérise les désaccords de toute nature, dont les conséquences sont parfois dramatiques.

Mes chers compatriotes, Je vous ai souvent parlé des obstacles qui se dressent sur la route de notre progrès et qui ont noms inertie administrative, fuite devant les responsabilités, intérêts personnels, laxisme, et j’en passe. Mais le plus redoutable de ces maux, par ses conséquences et par la difficulté à l’extirper, est sans aucun doute, la corruption qui compromet notre développement et nuit à l’image de notre pays. La poursuite de la lutte contre ce fléau sera notre troisième priorité. Et il ne faut pas croire qu’elle se limitera à quelques exemples emblématiques. Nous continuerons à la traquer là où elle se trouve et à la sanctionner comme elle le mérite. Mes chers compatriotes, Même si cela n’est pas toujours évident, le Cameroun avance, le Cameroun change. Comme vous, je souhaiterais qu’il avance et qu’il change plus vite. C’est ce que nous essayons de faire. Mais ce que je voudrais que vous sachiez c’est que ma détermination demeure forte pour y parvenir. Et j’ai la conviction qu’ensemble nous y parviendrons. Mes chers compatriotes, Comme chaque année à la même époque, le moment est maintenant venu pour moi de vous présenter à toutes et à tous mes vœux les plus sincères de santé et de bonheur pour la Nouvelle Année. Bonne et Heureuse Année 2008 !
Vive le Cameroun !

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